jeudi 28 janvier 2016

Les métiers de la sécurité privée

La sécurité privée est un secteur d'avenir. Face à cet enjeu citoyen majeur, une délégation interministérielle à la sécurité privée a été créée en 2010 puis devenue Délégation aux coopérations de sécurité en 2014. Rattachée au ministère de l'Intérieur, son rôle est notamment de contribuer à la professionnalisation des métiers de la sécurité.
Plusieurs décrets, circulaires et textes de loi régissent les activités de la sécurité privée : le transport de fonds, la télésurveillance, les stadiers, la sécurité aéroportuaire, les agents de sécurité privés, etc.
Chaque jour, plus de 140 000 agents prennent en charge sur le territoire national la sécurité des biens et des personnes dans les espaces privés, qu'ils soient ouverts ou non au public. Ces professionnels, qui interviennent dans un cadre réglementaire précis, représentent une force complémentaire à la Police nationale et à la Gendarmerie pour garantir la sécurité des citoyens, des entreprises et du territoire.
Si l'on évoque la sécurité privée au sens large, on atteint un effectif global de 253 000 salariés en 2011 intégrant la sécurité incendie, les agents de maîtrise et l'encadrement, les fournisseurs d'équipements (serrurerie, installateurs d'alarmes), le transport de fonds, etc. (cf. "Atlas 2012, Panorama économique du marché de la sécurité").
En 2011, le secteur de la sécurité privée comptait 9 800 entreprises dont 90 % comptent de 0 à 19 salariés.
Selon le ministère de l'Intérieur, l'activité Surveillance reste prédominante, avec 72 % du chiffre d'affaires global des entreprises à plus de 1 salarié, soit 3 680 millions d'euros. Elle est suivie par la télésurveillance (610 millions de CA).
Le secteur est marqué par un taux de turn-over de 60 %. L'âge moyen est de 38,5 ans, avec seulement 13 % de femmes dans les effectifs. La main d'oeuvre est majoritairement peu qualifiée : 86 % des salariés sont agents d'exploitation et seuls 3 % sont cadres.
A noter : si l'activité de la sécurité privée augmente chaque année, ce n'est pas le cas de la filière du gardiennage qui connait un recul de ses activités.
Lors des 3e Assises de la sécurité privée en décembre 2014, le thème était "La sécurité privée en 2020", les intervenants privés comme publics ont mis en avant la nécessité d'une coopération entre le privé et l'action publique, le besoin d'une nouvelle règlementation, et également la question de la formation.
La carte professionnelle : incontournable
Avant de débuter une formation dans le secteur de la sécurité, vous devez demander au CNAPS (Conseil national des activités privées de sécurité), une autorisation préalable ou une autorisation provisoire en application du Livre VI du Code de la sécurité intérieure.
Après instruction de votre demande par la délégation territoriale du CNAPS compétente pour la région administrative où vous habitez -et si la décision est positive - vous recevrez une notification comportant un numéro d'autorisation préalable, valable 3 mois, que vous devrez remettre à votre organisme de formation lors de votre inscription.
Cette demande concerne toute personne souhaitant satisfaire à la condition d'aptitude professionnelle requise pour demander une carte professionnelle, en vue d'exercer la (les) profession(s) d'agent privé de sécurité, dans l'un des domaines suivants :
  • surveillance humaine ou surveillance par des systèmes électroniques de sécurité ou gardiennage ;
  • agent cynophile ;
  • opérateur de vidéoprotection ;
  • sûreté aéroportuaire ;
  • transport de fonds ;
  • maintenance et gestion de distributeurs automatiques de billets (DAB) ;
  • protection physique de personnes ;
  • recherches privées.

Ensuite, en application du Livre VI du code de la sécurité intérieure, l'exercice de la profession d'agent privé de sécurité est également soumis à l'obtention préalable d'une carte professionnelle dématérialisée délivrée par le CNAPS.
C'est l'agent de sécurité (déjà salarié ou futur candidat) qui doit en faire la demande auprès de la délégation territoriale du CNAPS compétente pour la région administrative dans laquelle il habite.
Après vérifications et accord de la Commission interrégionale d'agrément et de contrôle, la délégation territoriale du CNAPS attribue un numéro qui est unique, personnel et valable 5 ans sur tout le territoire national. En cas de changement de domicile ou d'employeur, la carte professionnelle reste valable.
Toute personne qui travaille ou veut travailler dans le domaine de la sécurité privée, dans l'une des catégories suivantes est concernée :
  • surveillance humaine ou surveillance par des systèmes électroniques de sécurité ou gardiennage ;
  • agent cynophile ;
  • opérateur de vidéoprotection ;
  • sûreté aéroportuaire ;
  • transport de fonds ;
  • maintenance et gestion de distributeurs automatiques de billets (DAB) ;
  • protection physique de personnes ;
  • recherches privées.

L'agent de sécurité assure la surveillance tels que des bureaux, des hangars, des parkings souterrains, des magasins et, suivant sa spécialisation (rondier, agent cynophile, etc.), il peut aussi être en charge de la sécurité du public, du personnel et d'invités prestigieux lors d'événementiels.




Maître chien
maitre_chien_383x209.jpgLe maître-chien éduque et dresse un chien afin que ce dernier remplisse des fonctions de protection, de gardiennage, de surveillance, d'aide ou de secours. Il est notamment amené à intervenir sur les lieux de catastrophes naturelles comme les avalanches, sur des missions de contrôle, en douane, par exemple, ou sur des opérations de recherche de stupéfiants. Parallèlement, il doit nourrir et apporter les soins nécessaires à son chien.


Agent de la surveillance ferroviaire / Agente de la surveillance ferroviaire
Salarié de la SNCF, l'agent de la surveillance ferroviaire veille à la sécurité des clients, du personnel et des biens de l'entreprise. Au quotidien il surveille les locaux (par exemple, les entrepôts de fret) et assiste les voyageurs sur les quais ou dans les rames de train. Par sa présence, il prévient les actes de malveillance et les agressions dans les trains et les gares. Dans certains cas, il est habilité à accompagner les contrôleurs de la SNCF.
Pour postuler, vous devez avoir un niveau CAP/BEP voire le bac. Vous devez aussi avoir au moins 21 ans pour pouvoir obtenir l'assermentation de port d'arme de la Préfecture (obtention après enquête). Par ailleurs, une première expérience dans un métier de la sécurité serait un plus.
Si vous êtes retenu, vous suivrez une formation de 26 semaines portant sur les différents domaines d'activité de l'entreprise, se déroulant en école et sur le terrain, comportant notamment l'apprentissage des techniques d'intervention, de défense et de tir. Une évaluation professionnelle valide votre formation.
L'esprit d'équipe, une bonne forme physique et de la diplomatie sont attendus sur ce genre de postes.

Agent de sureté aéroportuaire / Agente de sureté aéroportuaire
Ce spécialiste de la sécurité de l'aviation civile veille à ce que toutes les mesures de prévention visant à empêcher l'introduction à bord d'un avion de toute personne ou élément de nature à compromettre la sûreté du vol soient respectées.
Son activité concerne à la fois la sûreté des aéroports (inspection filtrage des passagers, des bagages cabine et soute, et du personnel...) du fret (contrôle des accès aux zones de stockage et de traitement du fret, inspection filtrage des personnels accédant à la zone réservée des aéroports...) et des compagnies aériennes (contrôle passeport, passager, billet, gabarit des bagages cabine, contrôle du, surveillance et accompagnement des bagages, inspection filtrage des personnels au sol et des personnels navigants..).
L'agent de sureté remplit une mission anti-terroriste dans un contexte privé concurrentiel. Il a pour objectif d'éviter l'embarquement d'engins explosifs, d'armes, ou bien de marchandises dangereuses à bord des avions.
L'exercice de ce métier nécessite d'avoir une bonne capacité de mémorisation et une grande adaptabilité car l''emploi du temps des agents change chaque mois.
Cette profession s'adresse aux ressortissants des pays de l'Union Européenne. Vous devez  avoir des papiers d'identité en règle et un casier judiciaire vierge. Il faut aussi obtenir de la préfecture un récépissé de carte d'identité professionnelle.
Côté formation, le certificat  de qualification professionnelle d'agent de sureté aéroportuaire (CQP ASA) est indispensable. Il peut être complété par une formation en sûreté aéroportuaire (conventionnée DGAC). Un niveau d'anglais correct est souhaité. Enfin posséder le permis B est un plus, car les aéroports sont situés à distance des villes.
Le secteur de la sécurité aéroportuaire est représenté par de grandes entreprises (Securitas, ICTS, Alysia, Brink's, Prosegur, Astriam, Néo sécurité…). Il compte 9 7000 salariés.
La profession, récente, reste en mal de reconnaissance même si plus de 90 % des personnels sont en CDI. Les personnels de sûreté des aéroports qui ont affaire à la fois aux gestionnaires d'aéroport, aux compagnies aériennes et à l'Etat ont encore du mal à bien définir leur place.



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